Le port de signes religieux dans les écoles québécoises et françaises. Accomodements (dé)raisonnables ou interdiction (dé)raisonnée?

Auteur(s)
Année
2008
Résumé
Les débats portant sur le port de signes religieux dans les écoles ont trait à la question fondamentale de l’intégration des religions minoritaires dans l’espace public et soulèvent la question de la mise en oeuvre de la neutralité par l’État dans la sphère publique. Le port de signes religieux dans les écoles suscite des débats pour la première fois en France en 1989 et au Québec, en 1994. Sur des fondements différents, mais tout en refusant d’interpréter le signe religieux, ces deux sociétés adoptent alors des positions similaires en autorisant notamment le port du hidjab dans les écoles publiques. Cette situation n’est plus d’actualité. Refusant la visibilité de la diversité religieuse dans l’enceinte de l’institution républicaine qu’est l’école et réaffirmant le rôle de cette institution comme lieu de transmission de valeurs partagées par les citoyens, la France a explicitement interprété le signe religieux pour l’interdire dans les écoles publiques par une loi édictée le 15 mars 2004. Ce faisant, elle confirme son attachement à un modèle d’intégration républicain et s’éloigne ainsi du Canada, où la Cour suprême, en imposant désormais des accommodements raisonnables aux institutions scolaires, promeut l’idée que l’école est un espace de redéfinition des valeurs partagées par les citoyens.
Titre de la publication
Globe