Le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, est remarquable en raison de sa diversité culturelle. Des réfugiés d’une douzaine de pays y cohabitent. Cet article s’intéresse à la nature de cette coexistence et à ses effets sur l’identité ethnique de jeunes Somaliens qui ont grandi au camp. Nous soutenons ici qu’une culture conviviale s’y est développée, mais que l’ethnicité structure toujours la vie sociale. Nous soulignons ensuite que l’expérience du camp influence les appartenances des jeunes, et nous relevons que le camp peut être considéré comme un espace de résistance. Ce faisant, nous montrons que des notions tirées de la littérature sur la cohabitation interethnique dans les villes ou sur l’identité ethnique des immigrants sont pertinentes pour comprendre l’expérience des réfugiés dans les camps.