L’Approche commune, devenue l’Entente de principe d’ordre général entre les Premières Nations de Mamuitun et de Nutashkuan et le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada (ÉPOG) en 2002, n’aura laissé personne indifférent depuis sa divulgation en juillet 2000. Les deux régions directement touchées par l’Entente, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, sont depuis lors la scène d’un débat qui, par moments, fut marqué par certains stéréotypes tenaces et des propos haineux. En revanche, et en se concentrant sur cette première région, on constate la présence notable de gestes concrets d’ouverture et de partenariats interethniques, lesquels ont une incidence sur les initiatives de développement et de planification territoriale à l’échelle locale et régionale. Intéressé par ces gestes et initiatives, l’auteur de cet article cherche à évaluer le rôle joué par l’ÉPOG dans leur émergence. C’est ce à quoi sont particulièrement vouées les deux premières parties du texte, portant ainsi un regard géographique sur l’Entente, sur ces partenariats et sur le dialogue culturel qui en résulte. La troisième partie vise à offrir un regard critique et à démontrer que cette ouverture des décideurs non autochtones aux partenariats interethniques repose peut-être moins sur une entière compréhension interculturelle du territoire que sur un contexte socio-économique favorable.