Cet article vise à présenter quelques éléments de réflexion sur l'aménagement de lieux de culte minoritaires2 dans la région de Montréal, dans une perspective de cohabitation interculturelle. La pertinence d'étudier les lieux de culte minoritaires relève tout d'abord de l'intérêt de la dimension religieuse pour aborder la question des rapports à la différence et, par le biais des pratiques culturelles et religieuses, de son impact sur la vie quotidienne et la cohabitation interculturelle. Par ailleurs, depuis les années 1980, la radicalisation politique de certains mouvements à caractère religieux sur la scène internationale suscite des remises en question quant à l'importance des identités culturelles, et notamment religieuses, dans les problématiques géopolitiques actuelles. Les évènements terroristes perpétrés aux États-Unis le 11 septembre dernier, attribués à des groupes radicaux islamistes, illustrent de façon tragique la pertinence de la variable religieuse pour comprendre certains développements sociaux contemporains.