Cet article examine l’influence du discours sur l’immigration de L’Action française et de L’Action nationale, entre 1917 et 1967, sur le réaménagement du projet national canadien-français. Les deux revues se sont d’abord montrées méfiantes et hostiles à l’immigration pour ensuite, dans l’après-guerre, faire de l’immigration un enjeu vital pour l’avenir du fait français en réclamant des pouvoirs accrus pour le gouvernement du Québec. Il ressort de cette étude que la question de l’immigration a influencé le discours de L’Action nationale et a contribué à une rupture avec le projet national canadien-français en consacrant le gouvernement provincial comme principal dépositaire des intérêts culturels et politiques des Québécois francophones.