Par son étymologie, citoyen du monde, le cosmopolitisme prétend à un certain déracinement par rapport à l’appartenance à une cité particulière. En s’appuyant sur le constat de certains milieux libéraux américains selon lesquels les États-Unis seraient, depuis leur fondation, un microcosme du cosmopolitisme — le multiculturalisme apparaissant une sorte de parenthèse dans ce cheminement historique —, le présent texte se propose de démontrer comment un tel cosmopolitisme est essentiellement nationaliste. Tout cela tend à confirmer l’hypothèse que le cosmopolitisme comme les concepts qui visent à rendre lisibles ces phénomènes ont besoin, de manière paradoxale, d’un lieu pour se réaliser.