À partir de l’idée que les individualités sont en grande partie tributaires du milieu dont elles sont issues, cet article souhaite apporter une réflexion sur le jeu entre les groupes d’appartenance et la formation identitaire, en particulier sur les stratégies mises en oeuvre par de jeunes Québécois francophones et Suisses romands pour s’intégrer à un milieu professionnel qui offre un contexte d’échanges interculturels et promeut des politiques officielles en faveur du plurilinguisme et du multiculturalisme. Le Canada et la Suisse connaissent des rapports de force entre groupes linguistiques majoritaire et minoritaires qui agissent sur les dynamiques relationnelles entre les communautés. Les jeunes intègrent dans leur formation identitaire des caractéristiques de leur collectivité, mais ils connaissent aussi des expériences personnelles qui forment leur individualité. Des études de cas permettent de saisir leur façon de concevoir leur expérience de travail dans un milieu plurilingue et multiethnique, et démontrent que les dynamiques de groupes influencent fortement l’environnement de travail.