Depuis la fin de la décennie 1980, la régionalisation de l'immigration est devenue une des préoccupations de l'État, celui-ci souhaitant une distribution spatiale plus équilibrée de l'immigration. À partir de l'historique de cette politique et de son évolution (1987-1996), l'auteure amorce une première analyse critique, relevant tant les objectifs sous-jacents que les notions et stratégies centrales. Elle dégage l'interrelation d'enjeux multiples, aussi bien territorial que démographique, politique et économique. Située dans le contexte de mondialisation de l'économie, de restructuration néo-libérale et de crise globale de l'État, l'analyse s'attarde aux notions de décentralisation et de partenariat, centrales dans la politique, afin de saisir le sens de ce nouveau mode de régulation étatique de l'immigration. Certaines ambiguïtés et limites sont soulignées, notamment quant au rôle de l'État dans le développement global des régions, au pouvoir des acteurs locaux et au statut des noyaux régionaux de communautés culturelles.