Devant les défis de la modernité provenant, entre autres, de l’accroissement de la diversité des sociétés, la capacité de travailler avec divers groupes et à l’intérieur de ceux-ci, ainsi qu’une compréhension mutuelle s’avèrent de plus en plus importantes. L’école est l’une des institutions les mieux placées pour inspirer chez les jeunes la gratuité, le don de soi, la capacité de travailler avec d’autres dans le respect de la contribution de chacun selon ses aptitudes. Ce « réflexe communautaire » constitue le fondement de la pédagogie de la coopération telle qu’elle a été élaborée par la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton comme l’un des volets de la pédagogie actualisante. Le présent article examine certains thèmes liés à la pédagogie de la coopération : la coopération elle-même, la coopération en éducation et la pédagogie de la coopération telle que la préconise la pédagogie actualisante, la mise en pratique de la pédagogie de la coopération par les techniques de l’apprentissage coopératif, du conseil de coopération ou de l’assemblée de classe, et de la résolution des conflits par la non-violence, l’importance de la pédagogie de la coopération ainsi que les limites de cette pédagogie. Inspirer les jeunes à surmonter l’égoïsme et l’individualisme exige de l’école une révision de certaines de ses façons de fonctionner de même qu’un personnel enseignant convaincu et engagé. Ce personnel doit être capable d’éveiller la conscience des jeunes à leur rôle de membres d’une communauté d’apprenantes et d’apprenants persuadés que le bien de l’un dépend du bien de l’autre, que le problème de l’un est le problème de l’ensemble, bref, des jeunes capables de se tendre la main. En plus de leurs convictions, les enseignantes et les enseignants doivent pouvoir disposer d’outils pour réussir. L’apprentissage coopératif, l’assemblée de classe et la résolution des conflits par la non-violence font partie de ces outils.