L’évacuation de l’« ethnicité » au profit du « culturel » est au centre de la réflexion que propose ici l’auteur. En se livrant à une « analyse politico-théorique » de l’idéologie dominante nord-américaine, il tente de cerner la relation entre le caractère assimilateur de celle-ci, dont toute la sociologie américaine des relations ethniques porte la marque de par ses concepts mêmes, et les idéologies des révolutions libérales des XVIIIe et XIXe siècles. Mais, l’idée de nation que ces dernières avaient mise de l’avant comme nouvelle forme d’organisation politique et économique est construite à partir du groupe ethnique dominant autour de l’État. Or, avec la montée croissante des revendications identitaires des groupes ethniques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, quels types de rapports peuvent exister entre la communauté majoritaire qui contrôle l’État et cherche à reproduire sa culture et les autres, minoritaires, qui cherchent à survivre ? Et, n’y a-t-il pas lieu de voir une opposition entre le pluralisme culturel qui est apparu comme solution et l’ethnicité, puisque l’idéologie d’État-nation de la bourgeoisie fait partie des fondements du capitalisme moderne ?
Titre de la publication
International Review of Community Development / Revue internationale d’action communautaire